jeudi 9 janvier 2014

L'attente sous observation

Souvent, je regarde, j'observe et j'écoute les gens autour en silence, mine de rien. Je vois leur désir, leur envie, leur déception, leur attente. J'entends la plupart du temps les mêmes choses, les buts recherchés sont similaires et se résument à peu, un mot, si court et si complexe: bonheur. Ils le chassent, le recherchent, le poursuivent, le convoitent et l'attendent encore. Ils le croient ailleurs, plus loin, avec quelqu'un d'autre, dans ce qu'ils n'ont pas et dans ce qu'ils auront. Leur bonheur, il sera là quand ils auront un conjoint, un mariage, des enfants, une maison, de l'argent, une autre voiture, une autre femme, un meilleur job, une meilleure santé, une meilleure situation, bref, une vie meilleure. Ils prétendent que lorsque ce meilleur sera enfin arrivé, ils pourront enfin être heureux, plus tard. Je les regarde attendre le bonheur dans ce qu'ils désirent en parlant au futur simple et je me dis qu'à force de l'attendre ainsi ils vont mourir bien avant de l'avoir connu. J'ignore pourquoi l'humain veut continuellement ce qu'il n'a pas pour être heureux, pourquoi il attend sans cesse l'avènement de quelque chose qui lui permettra de se sentir bien. Parfois, je me dis que la souffrance humaine serait moindre si nous comprenions que le bonheur n'est pas dans un ailleurs ou dans une situation, mais qu'il est un état d'âme. Ce n'est pas quelque chose qui se produit, c'est une façon de voir les choses, un regard sur le moment présent avec les yeux de celui qui a comprit que le passé n'existe plus et que l'avenir n'existe pas encore.  Il ne dépend pas des événements, uniquement de nous. Le bonheur n'arrive pas, il se construit.

C'est pour cette raison que chaque jour, malgré les imperfections de ma vie, je prends la décision consciente d'être heureuse.  Je fabrique des moments de bonheur dans ce qu'il y a de plus simple en lui donnant une dimension extraordinaire. Il y a un an, je croyais sombrer tant la vie me pesait, tant les difficultés me semblaient insurmontables.  La vérité est que j'étais réellement dans position plus qu'inconfortable et que j'étais confrontée à mes peurs les plus viscérales. J'ai accepter ce que je ne pouvais pas changer et trimer dur sur le reste. Je ne voulais pas attendre pour être heureuse, attendre de retrouver ce que j'avais perdu en ne sachant pas si je le retrouverais un jour. Je me suis alors responsabiliser sur ma capacité à être heureuse, car c'est un peu de ça dont on parle ici, de la manière que nous avons tous un peu de se déresponsabiliser par rapport au bonheur en l'attendant dans ce que nous ne sommes pas, dans ce que nous n'avons pas, dans l'avenir à se produire.

Mon bonheur est alors devenu une décision, un acte, un regard neuf et une importante responsabilité. Depuis, je n'ai jamais été aussi heureuse.

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