mercredi 11 décembre 2013

Le temps qui passe

Il y a sept ans aujourd'hui que mon père est décédé, brusquement, sans préavis.  Je savais cette mort inévitable, elle l'est toujours, mais je n'en fût pas moins surprise, ou plutôt, stupéfaite.  Tout à coup, l'horloge s'est figé, comme le temps qui passe avec elle, dans un moment de douleur et d'incompréhension.  Je n'arrivais pas à croire que cela était réellement en train d'arriver.  Puis le choc s'atténue, les événements s'enchaînent dans un brouillard épais.  Sans en avoir conscience, le tourbillon des funérailles, les gens sympathisants, les mots dit par compassion, les larmes versées, les adieux prononcés, et ensuite, plus rien, le ''après'' survient alors. Là commence le deuil, celui qui nous rappelle ce qui n'est plus, ce qu'il était et ne sera plus, les choses que l'on aurait pu et surtout du se dire,  les je t'aime que l'on voudrait entendre trop tardivement  à travers le silence, les effluves de son eau de toilette envolé avec son âme.

Je n'aurais jamais cru qu'il aurait pu me manqué à ce point, car l'on s'est chamaillé,  querellé, engueulé, boudé, souvent en désaccord sur autant de sujets qu'il est possible d'en avoir.  Je crois aujourd'hui que c'était bien ainsi. Nous étions peut-être, sur certains points du moins, si semblables et tellement têtus, ce qui drôlement nous rapprochais. Je l'aurais souhaité là le jour de mon mariage, le jour de la naissance de mon deuxième enfant, lorsque ce fût difficile et que j'aurais aimé prendre un café pour l'entendre me dire qu'il arrangerait tout ce qui n'allait pas, ce que j'aurais cru car une fille croit toujours son père le plus fort, le meilleur.  Pourtant, ce fût si ardu jadis, je lui en ai tant voulu, avec raison, pour tant de choses et  d'absences, mais j'ai fini par comprendre et pardonner, juste à temps, juste avant. Il n'en demeure pas moins que malgré tout ce qui fût, je l'ai aimé de tout mon coeur, de mon coeur de fillette et de femme et qu'au fond, ce qui a été n'a jamais eu tant d'importance que ce que nous avons été ensemble, lui et moi sans autres artifices que notre amour caché derrières deux paires de yeux qui n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre.........

Je pense toujours à toi papa xxx



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